
Éric Côté et Marc Sylvestre
Professions : Coffretiers
“Pirates d’images”. C’est le titre qui chapeautait l’article paru dans le Elle-Québec en 1990 et qui présentait le travail d’un tout nouvel atelier montréalais de création d’objets décoratifs, au curieux nom, qui ne manquera pas de susciter nombre de questions au fil des décennies, Hubertoucourt.
L’atelier est né de la rencontre de Hubert Soucy (et bien, en voilà une explication !) artiste- créateur-recycleur-récupérateur dans l’âme, et de Marc Sylvestre (le toucourt dira-t-on) un artisan qui s’ignorait jusque-là.
Pourquoi pirates: parce qu’ils se sont fait spécialité d’emprunter à l’imagerie populaire et au monde de l’art, les différents thèmes choisis, qu’ils imprimeront en sérigraphie, sur des planches de mdf (un matériau encore peu utilisé à l’époque) et dont les silhouettes seront découpées une à une, à la scie à chantourner. Les morceaux deviendront alors pièces décoratives, horloges, miroirs, appui livres, broches, aimants, ornements pour l’arbre de Noël.
Très vite, le duo devient trio (bienvenue Richard Audet) et allie ses efforts au talent de deux illustrateurs montréalais en vogue, Éric Godin et Gérard Dubois. Les illustrations de ceux-ci sont transformées par Hubertoucourt en une vaste gamme d’objets qui assurent le succès de l’atelier lors de ses présences dans les différents salons métiers d’art, que ce soit à Montréal, Québec, Toronto ou Vancouver.
Hubertoucourt travaille régulièrement à cette époque avec la boutique du Musée des Beaux Art de Montréal. Suite à un sinistre dans un de leurs entrepôts, l’institution muséale se retrouve avec tout un lot d’affiches d’art rendues impropres à la vente. L’acheteuse de la boutique propose alors à Hubertoucourt de lui remettre ce lot d’affiches et de voir ce qu’il peut en faire. Et voilà comment naîtront les premières armoires, tables et coffres, recouvertes par lesdites affiches.
L’Atelier délaisse alors la sérigraphie pour se spécialiser dans le marouflage et la création de ses petits meubles.
Malgré le succès relatif, faire vivre économiquement le trio de propriétaires s’avère une tâche ardue. Richard décide de quitter le bateau, suivi de Hubert, dont l’âme d’artiste-créateur s’accomode plus ou moins avec la routine de la production qu’implique le travail d’artisan.
Qu’à cela ne tienne; Marc de son côté, adore la production, la recherche d’optimisation des techniques de travail et la mise en marché. Mais pas tellement le travail en solo … C’est à ce moment, en 2002, qu’Éric Côté, un autre candidat artisan-qui-s’ignore vient se greffer à l’équipe. Ensemble, ils se découvriront des talents de créateurs et mettront au monde, tonne de nouveautés d’Hubertoucourt.
Depuis 2009, Éric et Marc ont la chance de faire partie des Artisans de la Cathédrale. La particularité touristique de la clientèle qui fréquente ce marché les amène à développer un nouveau créneau pour eux; l’objet souvenir, celui qui doit pouvoir se loger facilement dans la valise du visiteur et qui ramènera à sa mémoire la souvenance de sa visite à Québec. Pour y arriver, Hubertoucourt s’allie alors à une autre illustratrice de talent, Dominique Casault, dont le style s’apparentant à l’art naïf, donne de délicieux dessins de tous les lieux emblématiques de la ville.
Éric et Marc seront au poste, à partir de juin, dans leur kiosque des Artisans de la Cathédrale, pour vous offrir sous-verres, plateaux, armoires à clés ou à bijoux,. Vous pourrez alors leur demander : “Toucourt, c’est t’y votre nom de famille ?”







